Que faut-il savoir pour le Tadjikistan ?

Avec l’Iran, le Tadjikistan est sans doute l’un de mes pays qui m’a le plus marqué. Sa nature sauvage, ses villages reculés, ses montagnes inatteignables m’ont fasciné. C’est d’ici que part la mythique et incontournable Pamir Highway qui grimpe sur le plateau du Pamir et serpente sur des routes glaciales jusqu’à 4655 mètres d’altitude. J’y suis passé en automne et les couleurs chaudes des feuilles encore accrochées aux arbres offraient une palette magnifique, ceinte d’un ciel bleu où se découpaient au loin des montagnes parmi les plus hautes du monde.

C’est ici aussi que vous passerez de l’occident à l’orient. Finis les types caucasiens : au Tadjikistan, le monde s’asiatise de kilomètre en kilomètre et, selon la saison, vous passerez devant les yourtes de nomades kirghizes.

Le Tadjikistan, c’est une épreuve et une découverte. Un véritable joyaux pour un pays inconnu de tous et toutes. Une terre inconnue en plein milieu du monde, coincée entre l’Afghanistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et la Chine. Un pays tenu éloigné des axes de communication principaux alors même que ses montagnes témoignent de l’incroyable carrefour des peuples qu’est ce pays.

Est-il-facile de camper ?

Oui, le pays étant constitué de montagnes à 80% et a fortiori d’espaces laissés sauvages. Attention toutefois aux températures qui peuvent être glaciales la nuit. Un matin, j’ai enregistré -30°C. Dans certaines zones montagneuses frontalières, on peut aussi trouver des mines. Attention donc !

Les Tadjiks vous inviteront sans problème dans des intérieurs parfois très spartiates. Pour certains, pensez à prévoir 10€ pour rétribuer la nuit et souvent le dîner et le petit-déjeuner qui vous seront servis. En bon voyageur, sachez sentir ce que dit une intonation et lire ce qu’un sourire veut dire.

Comment se procurer une carte SIM ?

Je n’ai pas trouvé de vendeur de carte SIM à la frontière avec l’Ouzbékistan. J’ai attendu la ville de Pendjikent pour m’en procurer une.

En choisissant, faites attention à choisir la bonne durée. Vous passerez au moins un mois au Tadjikistan !

Quelles langues parle-t-on ?

Le tadjik, le russe (ex-URSS oblige).

Je n’ai que très rarement rencontré de personnes parlant l’anglais.

Faut-il un visa ?

Oui. Vous pouvez gérer l’ensemble de la demande en ligne. Vous obtiendrez alors un e-visa à imprimer et garder avec vous tout au long du voyage.

Attention toutefois à bien choisir la date d’entrée dans le pays, si vous êtes en avance, vous devrez attendre à la frontière.

Autre point très important : si vous souhaitez rouler sur la Pamir Highway, vous devrez absolument faire la demande de laisser-passer pour la GBAO (province autonome du Haut-Badakhchan), la région que se situe sur tout le quart nord-est du pays. Le papier sera visé par les soldats quand vous y entrerez.

Pour plus de détails, l’incontournable Caravnistan.

Quelle est la monnaie ?

Le Somoni

1€ = 13 somonis

Est-il facile de payer par carte bancaire ?

Non, vraiment pas. Idem pour les retraits.

Il existe toutefois un guichet de retrait d’espèces à Douchanbé, la capitale, derrière l’accueil de l’hôtel Hilton. C’est le seul que j’ai trouvé partout où je suis allé. Vous pourrez y retirer des dollars qui vous seront utiles pour la suite de votre voyage, notamment en entrant en Chine où aucun distributeur de billet n’est implanté à l’entrée dans le pays.

Est-il facile de trouver des magasins d’alimentation ?

Il existe une toute petite supérette dans presque tous les village mais ses rayons sont bien souvent très dégarnis voire vides. La tâche n’est donc pas aisée et mieux vaut faire ses provisions dans les « grandes villes » : Douchanbé, Khorog, Murghab.

L’eau est-elle potable

Non, mais je la buvais quand même, surtout quand elle ruisselait des montagnes.

Est-il facile de trouver des magasins d’équipement ?

Non, pas du tout. Vous trouverez au mieux des équipements du surplus militaire, souvent d’assez mauvaise qualité sur les bazars, notamment à Khorog et Murghab.

A Douchanbé, il existe toutefois un magasin d’outdoor qui vend des copies, d’assez mauvaise qualité là aussi, des grandes marques. Il se situe rue Ismael Somoni en sous-sol d’une galerie marchande située en face du restaurant Niagara. Si vous logez au GreenHouse Hostel, vous pourrez avoir des infos plus précises.

Vous trouverez aussi quelques magasins de sport vendant des copies le long de l’avenue Rudaki, toujours à Douchanbé.

Le pays est-il sûr ?

Le pays est frontalier avec l’Afghanistan : du trafic de drogue et d’êtres humain existe à travers la frontière. La zone frontalière est par ailleurs patrouillée par l’armée.

Il faut aussi savoir qu’il existe une poussée islamiste depuis quelques années, notamment depuis qu’un très haut gradé a fuit le pays et prêté allégance à Daech.

Niveau santé, très peu de voyageur•euse•s traversent le pays sans tomber malade : l’eau et les conditions d’hygiène auxquelles nous sommes habitués ne sont souvent pas au rendez-vous.

Comment sont les routes ?

En assez, voire très mauvais état sur les contreforts du plateau du Pamir, mais c’est ce qui fait tout le charme du pays et de ce voyage dans le voyage.

Le pays est-il vélo-friendly ?

Même s’il n’existe aucune infrastructure pour le vélo, les habitants sont très habitués à voir défiler les cyclos, si tant est que, contrairement à moi, vous rouliez pendant la haute saison. Sur les bords de route, vous verrez ainsi des armées d’enfants débouler de partout en criant « HELLO », puis se mettre en rang d’oignons vous tendant la main pour que vous les saluiez.

Mon trajet au Tadjikistan

Je suis entrée par la ville de Pendjikent avant de rejoindre la capitale, Douchanbé où j’ai séjourné quelque temps au GreenHouse Hostel, point de rendez-vous incontournable de tous les cyclos et randonneurs de la région. Je me suis ensuite élancé sur la M41 direction Kalai-Khum, puis Khorog, sur les contreforts du plateau. J’ai continué à monter pour rejoindre Alichur, Murghab, Karakul sur le haut plateau avant de redescendre à Sary-Tash, au Kirghizistan.

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