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Avec le Tadjikistan, l’Iran a vraiment été un coup de cœur de ce voyage. Contrée à la croisée des mondes, centre de flux qui traversent les frontières depuis des millénaires, cœur d’un empire qui s’étendit de la vallée de l’Indus jusqu’à Athènes, l’Iran est un joyau culturel et historique aujourd’hui tristement au ban de la communauté internationale. Son artisanat, ses paysages, sa langue, sa culture, sa religion ont une âme bien singulière.
Si le gouvernement agit dans le sens d’un respect strict de préceptes religieux radicaux, sa population n’en reste pas moins ouverte sur le monde, cultivée et aspirant à exercer sa liberté loin de toute contrainte religieuse.
Vous prendrez un plaisir fou à déambuler dans des bazars qui, embargo US oblige, sont préservés du tourisme de masse ; à camper dans des caravansérails datant de plusieurs siècles et tombant en ruine ; à passer du temps chez des familles qui feront tout pour que votre séjour parmi eux soit le meilleur possible ; à refuser même parfois des invitations tellement toutes les portes vous seront ouvertes ; à parcourir les déserts, les montagnes et une terre variée.
Est-il-facile de camper ?
Oui.
Le pays est vaste et vous trouverez facilement des endroits à l’abri des regards. Le must : bivouaquer dans un caravansérail en ruines.
Vous vous ferez aussi très régulièrement inviter chez les gens. S’ils ont de la place, ils vous trouveront un coin à l’intérieur, sinon, vous planterez votre tente dans le jardin.
Bon à savoir : dans les villes, vous pouvez camper dans les parcs municipaux sans trop vous faire de souci. Ils sont surveillés et beaucoup d’iraniens y plantent aussi leur tente.
Comment se procurer une carte SIM ?
C’est un sujet complexe en Iran.
La règle, c’est qu’un touriste ne peut pas avoir une sim iranienne plus d’un mois. Au-delà, le téléphone est bloqué par les autorités et il faut payer une taxe faramineuse pour le débloquer. Pour faire simple : le gouvernement iranien essaye de contrôler un maximum ce que les touristes étrangers viennent faire là.
Ensuite, à la frontière, vous trouverez des magasins qui vous proposerons une sim. Souvent Irancell. Armez-vous de patience parce que l’opération peut prendre pas mal de temps.
Si vous restez plus d’un mois, vous devrez très probablement acheter une nouvelle sim et l’utiliser dans un autre téléphone… Ou, si votre téléphone a deux emplacements prévus, intervertir vos cartes, mais cela ne marche pas à tous les coups parait-il.
Comment surfer sur internet sans contraintes ?
En Iran, une partie des services internet habituels sont bloqués, notamment les sites de news et les réseaux sociaux. Whatsapp et Instagram fonctionnent normalement.
Pour y faire face, il faut utiliser un VPN que vous mettez en route à chaque fois que vous désirez utiliser un service bloqué dans le pays.
Celui que j’utilisai : PSIPHON (gratuit)
Quelles langues parle-t-on ?
Le farsi, une langue vraiment magnifique. Je vous encourage à apprendre les quelques mots de base pour comprendre ce que quelqu’un vous demande quand il cherche à faire votre connaissance.
Les Iraniens sont par ailleurs très curieux des étrangers. S’ils parlent quelques mots de français ou d’anglais, ils n’hésiteront pas à venir vous voir simplement pour faire la conversation, sans plus attendre de votre part. Dans des lieux publics, il est souvent arrivé que quelqu’un vienne servir d’interprète à tous les curieux qui s’intéressaient à moi et chez des gens ne parlant pas anglais, mes hôtes trouvaient en général toujours moyen de faire venir quelqu’un avec quelques rudiments ou à appeler un de leur proches.
Faut-il un visa ?
Oui, obligatoirement.
Il s’agit d’un e-vis : les démarches se font en ligne, mais qu’il faut récupérer à l’ambassade. Pour ma part, j’avais effectué les démarches à Athènes par l’intermédiaire d’une agence de voyage recommandée par Caravanistan.com. J’avais obtenu le petit papier sans aucun problème. Difficile cependant d’avoir plus d’un mois.
Le papier vous servant de visa est à imprimer et sera tamponné à votre entrée et à votre sortie du territoire. À ne perdre sous aucun prétexte !
Vous pourrez aussi rallonger votre visa dans les grandes villes, en vous rendant au commissariat. La démarche prend la journée, mais l’Iran est un pays tellement unique que je vous invite à prendre ce temps si vous en avez l’envie.
Caravanistan.com tient une page très pratique pour toutes ces démarches : https://caravanistan.com/visa/iran/
Quelle est la monnaie ?
Le Rial.
C’est un sujet compliqué en Iran.
Le pays étant sous embargo américain, le cours du rial est très fluctuant et vous ne pourrez pas directement retirer d’argent dans les banques, le marché bancaire iranien étant hors système international.
Si le cours officiel est « tenu » par le gouvernement, il existe un cours du marché noir bien plus proche de la réalité économique du pays. C’est un sujet de préoccupation permanente pour les iraniens qui ont les yeux rivés sur le cours de la devise sur le marché noir. Le site bonbast.co tient à jour ce cours non officiel.
Le fait qu’il y ait ces deux cours implique donc que vous devrez passer par des réseau de change non officiels eux aussi pour obtenir de la monnaie locale.
Et qui dit change, dit devise. Avant d’entrer dans le pays, assurez vous que vous disposez d’assez de dollars ou d’euros pour votre séjour (possibilité de retirer à Tbilissi). Vous les changerez au fur et à mesure et certains commerçants les accepteront avec grand plaisir.
Est-il facile de payer par carte bancaire ?
C’est très très difficile. Seuls quelques commerçants dans les villes touristiques font œuvre de la plus grande des ingéniosités pour pouvoir accepter votre CB. Ne comptez pas dessus.
En alternative, une solution de carte bancaire pour les touristes a récemment été mise en place, la MahCard. Je n’ai aucun retour d’expérience sur le sujet.
Est-il facile de trouver des magasins d’alimentation ?
Bof. Le pays étant très grand, vous pouvez passer des heures sans rien croiser. Dans les villages les plus reculés, vous trouverez de petits magasins d’alimentation, mais souvent aux étals dégarnis.
Pour faire le plein, le mieux est de se fournir dans les bazars des grandes villes qui sont par ailleurs des endroits merveilleux où se perdre.
Est-il facile de trouver des magasins d’équipement ?
Non, du moins pas pour les marques de référence en outdoor et vélo. Comme ils le disent ironiquement, ils ont tout comme nous, mais en version cheap chinoise… Autrement dit, pas le top de la qualité.
S’il vous manque vraiment du matériel, vous pourrez toujours vous fournir dans l’un des nombreux magasins dédiés au outdoor de la rue Valiasr à Téhéran, mais encore une fois, la qualité ne sera pas au rendez-vous.
À Ispahan, vous trouverez du matériel militaire.
A Tabriz se trouve un magasin de vélo très pointu, tenu par l’ancien mécano de l’équipe nationale de cyclisme si j’ai bonne mémoire. Il réussit à importer les grandes marques de pièces détachées. C’est le Ahad Kazemi bike shop. J’y suis allé pour un problème de moyeu et l’affaire fut réglée dans l’heure.
Le pays est-il sûr ?
On va pas y aller par quatre chemin, l’Iran est géopolitiquement instable et le Ministère des Affaires Etrangères vous déconseillera fortement de vous y rendre. Disons que l’instabilité est le lot quotidien des Iraniens et qu’ils ont appris à vivre avec. La meilleur manière de savoir si la situation est sûre au moment où vous voulez vous y rendre, c’est donc encore de demander à un iranien ce qu’il en pense.
Au quotidien cependant, c’est un des pays où je me suis senti le plus en sécurité. Les gens sont bienveillants et veillent à ce que les rares touristes qui viennent ici n’aient aucun problème.
Un seul petit bémol, qui n’ira pas en s’arrangeant si l’embargo persiste, c’est la situation économique du pays : on compte de plus en plus de personnes pauvres et qui dit pauvreté dit petits crimes.
Enfin, pour les femmes seules, il ne va pas sans dire que le pays n’est pas recommandé : une femme à vélo, c’est illégal pour commencer. Ensuite, vous serez sûrement et malheureusement la cible de comportements déplacés. À vous de voir comment vous souhaiter gérer la situation et d’échanger directement avec des cyclo-voyageuses qui en ont fait l’expérience. Il faut enfin savoir que j’avais croisé une cyclo solo qui avait passé beaucoup de temps en Iran sans jamais se faire embêter.
Comment sont les routes ?
Plutôt en bon état et souvent avec un bas-côté où vous pourrez rouler hors du flot de voitures et de camions.
Les villes sont encombrées et il n’est pas facile de s’y frayer un chemin entre les motos et des voitures dont les chauffeurs ont très souvent une conduite erratique et dangereuse.
Le pays est-il vélo-friendly ?
Certains hommes font du vélo, mais les infrastructures ne sont globalement pas au rendez-vous et faire du vélo, surtout pour voyager, reste quelque chose de bizarre pour les gens.
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