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La Chine est un vaste pays, difficile donc d’en faire l’inventaire complet. Entre des régions désertiques et désertées à l’ouest et les giga-villes surpeuplées de l’est, le pays ne peut pas se résumer simplement. L’Empire du Milieu reste un endroit pétri de mystère, aux traditions si différentes des nôtres ; une nation de 2 milliards d’individus à côté de laquelle on ne peut plus passer ; une puissance économique qui s’efforce de façonner le monde à son image ; une puissance autoritaire où l’on sent le poids de l’Etat policier, surtout dans les régions de l’ouest, au Xinjiang, tristement connu dans nos régions.
Ici, je m’efforce donc d’éclaircir quelques questions que tout•e bon•ne cyclovoyageur•euse•s est en droit de se poser en me fondant principalement sur mon expérience ainsi que sur les témoignages d’autres voyageur•e•s que j’ai pu entendre de vive-voix ou lire sur internet.
Est-il-facile de camper ?
Non, pas du tout. Si vous voulez le faire, il faudra faire très attention à vous cacher. Si la police vous trouve, ce qui est fort probable compte tenu du degré de surveillance dans le pays, elle n’hésitera pas à vous faire décamper. Par ailleurs, dans les zones très peuplées, soit toute la partie est du pays, il est quasiment impossible de trouver des endroits sauvages pour planter sa tente.
Comment se procurer une carte SIM ?
Vous ne pourrez pas vous en procurer seul•e, ou alors avec beaucoup de difficultés et beaucoup de patience. Le mieux que vous ayez à faire, c’est de passer par un office du tourisme ou une agence de voyage qui fera toutes les démarches pour vous.
Je suis passé par le Tourist Service Center situé près de la mosquée Id Kah non loin de la vieille ville.
Comment surfer sur internet sans contraintes
N’oubliez pas que, une fois internet opérationnel sur votre téléphone, vous ne pourrez pas naviguer normalement. Tous les services que nous avons l’habitude d’utiliser sont bloqués (google, facebook, instagram, whatsapp, les applis de news, etc.). Pour y faire face et continuer à utiliser ces services, il est indispensable d’avoir téléchargé un VPN AVANT votre entrée sur le territoire. Le principe d’un VPN est de simuler une connexion depuis d’autres pays où internet est complètement libre et d’ainsi contourner les obstacles posés par le pays dans lequel vous vous trouvez.
J’utilisais THUNDERVPN (gratuit) sur mon téléphone.
Sinon, pensez à utiliser les services « officiels » de l’Etat chinois, qui sont en gros tous des alternatives à des services que nous connaissons déjà (mais faites attention à ce que vous y disez):
- Trip.com pour remplacer Booking
- Wechat pour remplacer Whatsapp (vous devrez être parainé•e par un•e chinois•e)
- Baidu pour remplacer le moteur de recherche de Google
- Amap pour remplacer tous les services de cartographie
Inutile de se voiler la face, voyager en Chine ce n’est pas faire l’expérience de la liberté que nous connaissons.
Quelles langues parle-t-on ?
Le chinois et, sauf quelques très rares exceptions, que le chinois. Il m’est toutefois arrivé de rencontrer des touristes chinois parlant anglais dans des auberges de jeunesse.
Faut-il un visa ?
Oui et, il faut l’avouer, c’est la croix et la bannière : le gouvernement n’est pas hyper fan des vagabond et vagabondes qui vont là où bon leur semble avec leur vélo. Par ailleurs, le degré de facilité d’obtention du visa varie énormément selon l’ambassade depuis laquelle vous faites la demande et ce degré varie en plus selon les années… Tenez-vous donc informé•e.
En 2019, j’avais fait ma demande à Téhéran et n’avais pas rencontré trop de difficultés. Les personnes que j’avais rencontré et qui l’avaient faite depuis Tbilissi en Géorgie ont parfois dû patienter pendant un voire deux mois en allant tous les jours à l’ambassade négocier avec le service de délivrance des visas. Un ami cyclo a même dû prouver qu’il travaillait en Géorgie pour obtenir le précieux cachet.
Pour obtenir l’autorisation d’entrer dans le pays, il vous faudra donc prouver que :
- Vous allez entrer et sortir du pays par tel ou tel aéroport
- Vous allez passer chacune de vos nuits dans un hôtel réservé à l’avance (pensez-donc à bien évaluer la durée de votre trajet car vous n’aurez pas une nuit de plus)
Heureusement, il existe des subterfuges :
- Certaines compagnies aériennes proposent de réserver des tickets d’avion en choisissant de les payer plus tard (c’est le cas de Turkish Airlines)
- Sur Trip.com, vous pouvez choisir de ne réserver que des hôtels on indiquant que vous paierez à votre arrivée
Heureusement, compte tenue de la complexité de l’opération, Caravnistan propose un guide très complet : caravanistan.com/visa/china/
Le passage de frontière, une particularité chinoise
Le passage de frontière pour entrer en Chine par voie terrestre est réputé ardu chez les voyageuses et les voyageurs et bien évidemment, le degré de difficulté varie beaucoup selon le point de frontière par lequel vous passerez.
Je suis entré par Irkeshtam au Kirghizistan séparée par 150 kilomètres de la ville Xian d’Ulugqat, côté chinois. Entre ces deux points, un certains nombre d’épreuves vous attendent :
- Le checkpoint kirghiz : deux préfabriqués au milieu de nulle part
- Un premier checkpoint chinois où votre identité sera vérifiée
- Vous devrez alors remonter une file de camions pour rejoindre le hall de passage de frontière de piétons. Là, vous passerez non seulement sous un détecteur de métaux, mais vous serez pris en photo et l’ensemble de votre corps scanné
- On vérifiera ensuite le contenu de chacun de vos bagages avec une attention particulière à ce que vous avez sur vos téléphones, appareils photos et autres ordinateurs ainsi que pour vos couteaux
- Vous devrez ensuite emprunter un taxi dans lequel il faudra caser votre vélo avec tous les autres bagages.
- Ce taxi vous emmènera 100 kilomètres plus loin à un premier checkpoint routier où vous devrez à nouveau faire vérifier votre identité
- A une cinquantaine de kilomètres de là, vous arriverez dans le hall de douane de la ville d’Ulugqat où vous empreintes digitales seront prélevées, votre visage à nouveau pris en photo et vos bagages passés au rayon X avec là encore, une attention particulière pour vos couteaux
- Une fois cette dernière étape passée, s’il est tôt, vous avez encore le temps de partir à vélo direction Kashgar, s’il est tard, vous n’avez qu’une option : un unique hôtel qui se trouve là où vous pourrez dormir moyennant 20€, petit-déjeuner inclus
- Le lendemain, sur la route de Kashgar, vous passerez par d’autres checkpoints où votre identité sera systématiquement vérifiée
Quelle est la monnaie ?
Le Yuan
Est-il facile de payer par carte bancaire ?
La Chine a sauté l’étape de la carte bancaire si bien que parfois, vous pourrez payer en cash… Ou par reconnaissance faciale (uniquement possible si vous avez un compte bancaire chinois connecté avec votre compte WeChat), mais pas par carte.
Autrement dit, prévoyez du cash.
Attention, en entrant depuis le Kirghizistan, si vous n’avez plus de dollars ou plus assez de monnaie kirghize, vous aurez beaucoup de mal à trouver une banque avant Kashgar. Je suis arrivé sur le territoire chinois le soir et fut contraint de loger dans un hôtel implanté là. Evidemment, il n’y avait aucune banque aux alentours et j’ai dû batailler longtemps pour que mes derniers euros soient acceptés en guise de paiement.
Est-il facile de trouver des magasins d’alimentation ?
Oui, sans aucun problème.
Est-il facile de trouver des magasins d’équipement ?
Oui, dans les grandes villes qui accueillent maintenant toutes les grandes enseignes que nous connaissons.
Pour le vélo, j’avais trouvé un magasin bien loti à Kunming, Xiong Brothers Bike Shop.
Le pays est-il sûr ?
Dictature oblige, le pays est très sûr. Le danger, c’est peut-être d’avoir des problèmes avec la police, surtout dans le XinJiang.
Comment sont les routes ?
En parfait état. L’Etat investit massivement dans les infrastructures et les routes ne connaissent aucune limite.
Le pays est-il vélo-friendly ?
Pas vraiment pour les cyclos. En activité de pur loisir, cela se développe dans la classe moyenne forcément.
Mon trajet en Chine
Je suis arrivé en Chine depuis le Kirghizistan avant de rejoindre Kashgar dans le XinJiang. Mon visa ne durant que 28 jours, j’ai dû me dépécher pour sortir du pays. De là, j’ai donc pris un train pour Kunming d’où j’ai roulé jusqu’à Hekou en passant par Jianshui et les rizières de Yuanyang.
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